Il y a dix ans, cette animatrice culturelle de Genève, Anne Bisang, alors directrice de la Comédie de Genève (théâtre majeur de notre capitale de province) qui me disait à l’occasion d’un débat tenu pour le compte de la télévision officielle sur le thème “faut-il vouloir un statut professionnel de l’artiste?”:
-Toi, de toute manière, tu es contre tout!
Je ne nie pas — du moins fis-je valoir au moment où on me passa le micro que le statut de l’écrivain d’Etat tel qu’il avait existé dans l’URSS, lequel réduisait de pauvres hères à passer sous silence leur fait pour relayer une doctrine politique, n’était pas le choix des amateurs de liberté (j’ajoute ici avec malveillance: sauf lorsqu’on doit son poste d’animateur de la culture capitaliste à l’ascendant légal exercé sur l’artiste).