Peuples d’Europe, niés, asservis, et pour les plus audacieux, futurs héros, tel hier Tommy Robinson, décapités. C’est à dire privé du droit à l’existence, d’abord symbolique (cessation de la parole) et — nous verrons ces prochains jours — effective, car si les autorités vont jusqu’à livrer l’Anglais, après l’avoir emballé, aux prisons islamisées du royaume où sévissent les va-nus-pieds, nul doute qu’il n’en meure. Le problème tenant ici en un mot: démocratie. Convaincu que ce concept a encore un sens, la majorité des individus se fait spontanément l’avocat du pouvoir totalitaire, minimisant ses actes anticonstitutionnels, dont la triste journée que nous venons de vivre donne deux exemples, la confiscation du vote populaire en Italie et l’arrestation d’un partisan du droit en Angleterre. Pour ce qui est de la Suisse, j’ai honte d’en être. Les exemples de déni des libertés se multiplient tant et si bien, que l’on se souhaite de relever d’un autre peuple. Mais mon propos est ailleurs; j’aimerais avancer une métaphore pour expliquer l’absence de réaction devant ces actes d’Etat qui bafouent l’héritage libéral. Lorsqu’un individu bien élevé et moral est confronté à une attaque, il la voit sans la voir. L’attaque identifiée, le temps ralentit, de sorte qu’il succombe à la violence avant d’avoir pu organisé une riposte. Situation connue des combattants professionnels, analogue pour ce qui est de nos peuples, aujourd’hui confrontés à l’extension d’un schéma totalitaire dont le projet est de prendre de vitesse toute les résistances. Et en effet, en analysant à l’aune de notre héritage cultivé (mais aussi déculturé) des décisions d’Etat telles que l’arrestation de Robinson ou le sabotage du gouvernement italien, nous ne trouvons pas la parade, nous soupesons, envisageons, cherchons la nuance… et poursuivons notre course décapités.