Afin de dénoncer le faux-progrès du capitalisme de prédation, Stiegler fait un usage politique des catégories aristotéliciennes de la causalité, distinguant entre causes efficientes et causes finales, les premières marquées d’un a‑priori positif validant l’ensemble des procédés d’appropriation du réel, les secondes, porteuse de valeurs morales, exclues du débat voire niées, analysant ainsi les conséquences toxiques sur le corps et l’esprit de ce que Habermas, avant de croire à la possibilité d’un sauvetage de la conscience collective par l’ “agir communicationnel” (à la fin du siècle dernier), résumait par ce titre: “La technique et la science comme idéologie”. Face à cette stratégie de l’efficience, Stiegler en appelle alors à la réaffirmation de l’état de droit, faute de quoi le niveau général d’entropie dans la société augmentera jusqu’à l’éclatement de la guerre civile (qu’il envisage, si je comprends bien, sous la forme d’une révolte de la minorité éclairée contre les tenants de l’ingénierie sociale, point sur lequel je le trouve utopiste — si guerre civile il y a, ce sera entre les masses méthodiquement divisées par l’ingénierie en groupe aux visées pseudo-antagonistes).