Sens

A la fin de la journée, main­tenant — il est bien­tôt deux heures du matin- je sors dans la rue. C’est sim­ple, il me suf­fit d’ou­vrir la porte de la mai­son, de faire un pas en avant, me voilà dans la rue. Je regarde à droite, à gauche. Je vois: la rue. Comme elle est. Cabossée, pier­reuse, vide, pavée. Alors, parce que j’y suis seul et qu’il n’ex­iste que deux voisins, je me dis. “c’est ma rue”. Sorte de pro­lon­ga­tion de mon foy­er. Pour­tant, je suis à plus de mille kilo­mètres de terre de mon lieu de nais­sance. Sans rap­port autre avec ce vil­lage et cette rue qu’un choix neuf d’habi­ta­tion. Or, me sem­ble-t-il, ce n’est pas ce qui fait foi. Mais bien la récupéra­tion d’un lieu de vie sensé.