Dans l’héritage de Johnny Halliday, s’il possédait quatre, cinq, dix maisons, me retient, si j’en juge par les caprices modernes de l’ameublement, la répétition des utilitaires puisqu’une fois de plus je déménage ces jours ma modeste installation. L’idole de France a ainsi dû léguer à ses ayants-droits pas moins de trente poubelles de salles de bains, autant de porte-savons, la moitié de balais de chiottes et des centaines de kilos de couteaux-fourchettes, mais surtout, pour l’amoureux des draps que je suis, une quantité de literie qui, calculée au mètre linéaire, permettrait de tracer au sol, comme le firent à l’époque fantasmatique du continent Mu les primitifs surdoués qui espéraient accueillir les extra-terrestres, des signes de toute taille, dont je me plais à imaginer la bonne figure qu’ils feraient sur une de nos places emblématiques d’Europe, Saint-Pierre, la Concorde ou Trafalgar square.