Ce Choc des civilisations est une idée aussi simple que manichéenne tout juste bonne pour les studios Wat Disney. Conçue autour d’une table d’officine par des agents de gouvernement, puis portée par un obscur professeur qui aura été payé pour en assumer la paternité. S’il y a lieu de rechercher les motifs d’un éventuelle confrontation à venir, c’est aux arrière-monde qu’il faut s’intéresser. L’orchestration religieuse de la foi est, au cours de l’histoire, le facteur principal des divisions; désormais remplacée par le progrès. Diffusé dans les sociétés archaïques sous l’effet de l’uniformisation électronique du monde, il renverse les vieilles idoles. Ainsi s’opposent ceux qui croient savoir et ceux qui savent ne pas savoir — on aura compris où est la science. Et c’est alors que le conflit amorcé devient dangereux. Car en Occident, du côté de la croyance niée et du progrès, parmi ceux qui en toute conscience “savent ne pas savoir”, un quarteron d’individus adorateurs de Mammon manipulent les croyants outragés. L’ambition est à peine déguisée: il ont le projet de réintroduire dans nos sociétés un mode de structuration féodal (où le féal est d’abord celui qui renonce à soi au profit du chef).