Promenade avec les enfants et Monfrère au-dessus de Blonay et d’Ondallaz. Un chemin de planches serpente à travers le marécage. Il ouvre sur une petite plaine où paissent les moutons. De grosses étables se détachent contre le soleil. La Teyssachaux et la Dent-de-Lys barrent l’horizon, le ciel est bleu, sans un nuage. Une terre magnifique, verte et luxuriante, pleine d’odeurs et de promesses. Aplo et Luv vont devant, ils parlent école, notes et devoirs; il y a quelques mois encore ils jouaient, maintenant ils parlent. Selon notre habitude, Monfrère et moi discutons vélo, métal et totalité, à quoi s’ajoute aujourd’hui le faux référendum catalan, cette prise d’otage d’un peuple par un quarteron d’égocentriques et les Etats du Dakota et du Nebraska, où nous envisageons de trouver refuge. Derrière suivent Monneveu et son ami serbe. Indifférents au paysage, ils montent de fausses embuscades et déchargent leurs pistolets sur des arbres. De retour au chalet, nous allumons un feu pour griller la viande, nous plongeons les bières dans la fontaine.