Ecriture 2

J’en con­nais qui cherchent à en vivre. Ils sont naïfs. J’en con­nais qui en vivent. Ils sont per­dus. Celui-là écrit le livret de la Fête des vignerons, cet autre juge “qu’il faut écrire des romans policers car c’est ce que les gens veu­lent”. Pour les moins per­spi­caces, ils “s’emparent” de sujets d’ac­tu­al­ité: le pre­mier file à Lampe­dusa afin de “voir de ses pro­pres yeux”, le sec­ond “monte une pièce avec des réfugiés”, le troisième  “évoque le fémin­isme”. Mais écrire, ce n’est pas ça, écrire est une honte. Aus­si faut-il aller au bout de sa pen­sée (des dizaines d’an­nées de renon­ce­ment sont req­ui­s­es pour attein­dre à cette lim­ite et encore, sait-on jamais quand elle est atteinte?).