Police de proximité

A Lyssach pour voir des voitures améri­caines. Nous cher­chons le garage dans la cam­pagne. Avant de quit­ter Lau­sanne, Mon­père a not­er l’adresse, mais il ne la trou­ve plus. Je con­duis, il fouille ses poches. “J’ai dû la laiss­er sur ton bureau”. J’ar­rête devant un hangar, un jeune paysan gicle son tracteur. Mon­père se ren­seigne. Nous roulons en sens inverse. Quelques min­utes plus tard, nous sommes à nou­veau per­dus. Mon­père déplie une carte mil­i­taire. Autant chercher de l’or dans du fumi­er. Alors nous déci­dons de tout repren­dre depuis le début. Retour à l’au­toroute. Au pre­mier gira­toire, une camion­nette de police s’en­gage à notre suite. Je me gare et sug­gère à Mon­père de deman­der aux agents. Croy­ant à une diver­sion, ceux-ci deman­dent à voir nos papiers. Pourquoi? J’ai oublié d’en­clencher le clig­no­teur en entrant dans le gira­toire (je ne le mets jamais). “Per­mis?” Je n’ai pas. “Peu importe. Mais il y a autre chose…” Et ils nous embar­quent. Tan­dis que l’un des agents véri­fie je ne-sais-quoi dans un bâti­ment en forme de cube (trois quart d’heure à piétin­er), Mon­père essaie — comme il dit — de “retourn­er la poli­cière”. De fait, il l’en­gage à requérir des effec­tifs sup­plé­men­taires, à se met­tre en grève, à con­tester le pou­voir de la hiérar­chie poli­tique et pour finir, l’as­sure de son sou­tien. Quand nous repar­tons enfin, nous visi­tons nos Améri­caines, man­geons une tranche de boeuf chez un serveur de Tran­syl­vanie avec qui Mon­père échange son adresse puis la police nous arrête une sec­onde fois, à Vevey cette fois (j’ai oublié les phares).