A Lyssach pour voir des voitures américaines. Nous cherchons le garage dans la campagne. Avant de quitter Lausanne, Monpère a noter l’adresse, mais il ne la trouve plus. Je conduis, il fouille ses poches. “J’ai dû la laisser sur ton bureau”. J’arrête devant un hangar, un jeune paysan gicle son tracteur. Monpère se renseigne. Nous roulons en sens inverse. Quelques minutes plus tard, nous sommes à nouveau perdus. Monpère déplie une carte militaire. Autant chercher de l’or dans du fumier. Alors nous décidons de tout reprendre depuis le début. Retour à l’autoroute. Au premier giratoire, une camionnette de police s’engage à notre suite. Je me gare et suggère à Monpère de demander aux agents. Croyant à une diversion, ceux-ci demandent à voir nos papiers. Pourquoi? J’ai oublié d’enclencher le clignoteur en entrant dans le giratoire (je ne le mets jamais). “Permis?” Je n’ai pas. “Peu importe. Mais il y a autre chose…” Et ils nous embarquent. Tandis que l’un des agents vérifie je ne-sais-quoi dans un bâtiment en forme de cube (trois quart d’heure à piétiner), Monpère essaie — comme il dit — de “retourner la policière”. De fait, il l’engage à requérir des effectifs supplémentaires, à se mettre en grève, à contester le pouvoir de la hiérarchie politique et pour finir, l’assure de son soutien. Quand nous repartons enfin, nous visitons nos Américaines, mangeons une tranche de boeuf chez un serveur de Transylvanie avec qui Monpère échange son adresse puis la police nous arrête une seconde fois, à Vevey cette fois (j’ai oublié les phares).