À Koper-Capodistria, dans l’orage.
Mois : septembre 2017
Théâtre futur
Esclaves économiques à qui l’on distribue un ticket pour l’Europe. Certains succombent, d’autres peinent, quelques-uns font le chemin. Rien de neuf sous le soleil. L’argent qui miroite est une timbale promise aux seuls élus. Mais quoi? Imagine-t-on qu’ils ne prendront pas à terme place dans la grande hiérarchie qui soumet le monde occidentale ? Ils la prendront sûrement, dans les temps nécessaires: ce qui ne mérite à mes yeux ni réflexion ni critique. En revanche, ce transvasement d’éléments allogènes essentiellement non-ordonnés à la liberté, à la raison et à la volonté, créera sur un territoire détyrannisé à coups de guerre et de génie, un ensemble social régressif, un peu comme si après un grand spectacle servi par des comédiens majeurs, on donnait la pièce à interpréter à des idiots.
Précipice
V. frappe à la porte du magasin. Je me prépare dans l’arrière-boutique: gants, jambières, casque, cordes et bâton, caméra et gilet dur. D’un revers de main, je claque la porte et m’enferme. Trop tard. Il est entré, il approche. Ce n’est pas lui — le problème — c’est mon collègue de travail : inutile que je me produise dans cet état. V. s’assied sur le lit, il fixe mon barda.
-Eh bien!
Et ajoute:
- Je ne fais que passer.
Il se rend à un enterrement. Nous parlons de menues choses. A la fin, il se lève:
-C’est la fille dont je t’ai parlé il y a quinze jours..
-Oui.
-Longtemps que je ne la voyais pas, j’ai couché avec elle le week-end, mardi on l’a retrouvée morte.