Criminels

Dans le jar­gon des mon­di­al­isa­teurs encra­vatés, “migrant” désigne de pau­vres hères qui, inté­grés à la société occi­den­tale au titre d’esclaves, ali­mentent les fil­ières de pro­duc­tion indus­trielle et sex­uelle selon le principe du jeu de l’avion. La citoyen­neté leur est d’emblée recon­nue puisque le statut d’é­gal­ité n’a plus de sens là où l’ar­gent est le critère unique de hiérar­chi­sa­tion. Que ces indi­vidus corvéables soient sans alpha­bet importe peu. Seule compte leur capac­ité énergé­tique con­for­mé­ment au mod­èle ancien du métèque d’empire. Ils sont jugés renta­bles par les mon­di­al­isa­teurs s’ils font remon­ter les avan­tages de leur débauche de force au som­met de la pyra­mide. Leur pro­gramme d’emploi est bref; après usure, ils seront rem­placé par d’autres “migrants” iden­tique­ment prélevés sur le stock des pays périphériques. Ensem­ble ces indi­vidus ont pour tâche de garan­tir que les priv­ilèges des mon­di­al­isa­teurs seront con­servés intacts jusqu’au point de rup­ture du système.