Axarquie

Bon­heur de se promen­er au marché du vil­lage, d’en­ten­dre les com­mères négoci­er les tomates et les mangues, et ces dames qui étirent des culottes dans la lumière crue du soleil pour juger de leur taille tan­dis que les maris siro­tent des cognacs aux ter­rass­es. Dans tout cela, une sim­plic­ité et une bonne humeur que je ne retrou­ve dans aucunes de nos villes du nord per­clus­es d’ar­gent et de doutes. J’al­lais acheter des shorts. Un cou­ple brasse un mon­ceau d’habits que se dis­putent déjà d’autres clients et en tire trois mod­èles des meilleures mar­ques. Payé le tout 11 euros. Puis chez le céramiste pour acheter des faïences, enfin chez le gitan pour les auto­col­lants de la légion. Sur le retour, je prends mes bières hol­landais­es, désor­mais ven­dues en bouteilles de verre quand l’habi­tude se généralise dans la grande dis­tri­b­u­tion de nous ven­dre l’ex­cel­lent liq­uide dans des con­tenants de plas­tique. Il  y a du monde partout: le long des trot­toirs, chez les trente coif­feurs, sur les toits et autour des bars, dans les choco­la­ter­ies et sur les échafaudages, se hélant à dis­tance, prenant des nou­velles les uns des autres. Une société à l’équilibre.