A minuit, trois cent personnes occupent la place Al-Andalus. Des adolescents en tenue de camouflage ajustent leurs casques et chargent les fusils, des enfants maquillés de balafres s’échauffent, d’autres échappés de asiles exhibent leurs taches de sang, mais il y a aussi des couples, des familles et une mère en tennis prête à courir. Le coup d’envoi de la chasse aux zombies est donné. Tout le monde s’élance. Les individus en jaune sont sains, les porteurs de brassards rouges sont les morts-vivants: le faciès peint de noir, ils attaquent et mordent. Des observateurs circulent à bord d’une voiture de patrouille surmontée d’une rampe de feux. La partie dure jusqu’à cinq heures du matin. Le décompte des forces dira alors qui l’a emporté des villageois ou des zombies. Toute la nuit, nous entendons courir dans les rues