Des fêtes de chaque côté de l’appartement. Sur la plage, la feria de la tapa. Les Andalous dansent, boivent et mangent. Quand ils ont chaud, ils nagent dans la mer qui déroule ses vagues à quelques mètres du chapiteau; sur la place de Constitution, la paella cuit dans des poêles grandes comme des tables, la bière Alhambra coule de dix becs verseurs, les enfants chantent sur un podium festonné. Le soleil est couché, mais il fait encore trente degrés. Nous buvons l’apéritif sur la terrasse, attentifs au sont des haut parleurs. Quand les accords de guitare retentissent, nous nous habillons: un groupe de flamenco est monté sur scène. Mais Gala prend du retard, je descends seul. A peine ai-je atteint la place, la prestation est interrompue, le gitan et ses danseuses s’en vont. Des filles s’installent sur la scène, elles présentent une étrange chorégraphie muette. Derrière, sur l’écran géant, un groupe de rap américain. Mettant cela sur le compte de la bonne humeur et du je-m’en-fichisme, je vais au supermarché, j’achète une côte de boeuf. Le boucher me propose différentes coupes. Il est aimable mais pressé. Aux caisses pareil: la clientèle s’agite. Je consulte l’horloge: vingt et une heures. Revenu sur la place, je saisis: le match commence. Les ballerines se sont effacées, les footballeurs du Madrid sont à l’écran. Pendant l’heure et demie qui suit, chaque fois que l’Espagne marque, tout le village se soulève.