Electrototalitarisme (suite)

A la poste, pour réclamer. C’est la deux­ième fois. Tou­jours aus­si aimable, la postière prend sa col­lègue à témoin:
-C’est incroy­ables les man­u­scrits que ce client à envoyés à Paris ne sont pas arrivés!
L’autre, avec dés­in­vol­ture:
-Tu cliques sur l’icône caméra, tout est filmé!
Large sourire de l’employée:
-Voyons-voir!
Elle clique, puis se lève
-Un instant?
De la salle des machines, elle revient l’air embêtée:
-Le film est flou, on ne voit pas qui a récep­tion­né votre col­is.
-Imag­inez que je sois Stephen King…
-Qui?
-Est-ce que quelqu’un d’autre à pu pren­dre le col­is? Un type qui pas­sait par là?
La col­lègue énonce:
“Toute per­son­ne adulte qui se trou­ve à l’adresse de des­ti­na­tion peut recevoir la recom­mandée.”
-En tout cas, il est indiqué ici que le col­is à été remis le 2 juin à 8h58. Vous voulez faire une récla­ma­tion? Soit vous la faites chez vous, par inter­net, soit je la fais main­tenant.
-Allons‑y!
-Bien… Votre numéro de télé­phone.
-Je ne sais pas.
-Ce champ est oblig­a­toire.
En fin de compte, ven­dre­di matin, je reçois dans ma boîte à let­tres une réponse de l’Or­gane supérieur des récla­ma­tions:
“Mon­sieur Friederich, nous avons le plaisir de vous informer que votre envoi à été remis le 2 juin à 8h58. N’hésitez pas à nous rap­pel­er pour tout ren­seigne­ment supplémentaire.”