Progrès

Cet élec­tro­to­tal­i­tarisme chaque jour plus filan­dreux. A midi, j’ar­rête de cor­riger mon man­u­scrit, j’ou­vre mon télé­phone pour y plac­er la puce remise par le nou­veau four­nisseur d’ac­cès. Le dépli­ant que j’ex­trais de la pochette indique: “le code secret de votre numéro fig­ure sur la carte”. Il n’y est pas. Retour au dépli­ant, à ses infor­ma­tions sup­plé­men­taires: “si vous ne dis­posez pas du code secret, appelez le numéro gra­tu­it 1550”. Sans télé­phone? La suc­cur­sale est à deux pas. Je m’ha­bille, je sors. La vendeuse est occupée, j’at­tends. Elle fourre son nez dans ma pochette:
- En effet, il n’y est pas. Pourquoi n’avez-vous pas appelé?
-Avec quoi?
Elle com­pose le numéro gra­tu­it sur son fixe. Une fois, deux fois. Elle renonce.
-Nous allons faire autrement.
Elle allume un ordi­na­teur, tape dans la fenêtre mon futur numéro de télé­phone.
-Main­tenant, dites-moi votre numéro de carte d’i­den­tité.
- Aucune idée.
-Alors je ne peux rien faire pour vous.