Sur la plage, cet homme accompagné de deux femmes. Lui jeune et svelte, si tant est que je juge bien d’aussi loin. L’une des femmes de même, l’autre, épaisse, il s’agit de la photographe. Maintenant, je vois mieux. Des fiancées qui posent pour la séance officielle. Je m’étonnais que la première femme ait lâché son sac dans le sable, je m’en étonne toujours, mais c’est un sac qui sert d’accessoire, ne contient peut-être aucun effet. La professionnelle prépare son appareil et donne les ordres. Monsieur d’abord. Dos à la ville, devant l’infini, puis seul, se détachant sur la mer. Madame, seule, avec et sans le sac, un bouquet de fleurs dans les bras. Le couple debout, enlacé, embrassé. Soudain la fiancée est plus courte. Des mouvements dans le groupe. Elle s’est enfoncée. Ce sont ces talons, de simples aiguilles qui ont disparues dans le sable. La photographe la relève, lui rend son équilibre. Une série de clichés debout, puis les amoureux s’assoient. Amusant ce costume deux pièces gris dans le sable humide du matin. Et la fiancée. Il lui faut secouer la robe, la battre de ses fleurs. Enfin, content, ils regagnent le quai, Monsieur devisant avec la photographe, de plus en plus grosse à mesure qu’elle approche de la terrasse d’où j’observais la scène.