Direction

Voyons! Mon entre­prise fait des béné­fices. Les per­spec­tives sont bonnes. D’ailleurs, voici un nou­veau client. Ren­seigne­ments pris, il a de gros moyens. Je le reçois et le cour­tise. Il signe, con­somme et paie. Il me revient, aug­mente sa demande. Je me vante auprès d’un ami. “Com­ment, s’ex­clame cet ami, tu l’as pour client? Tu sais qui est ce type?” Mon ami me l’ap­prend: mon client cor­rompt, vole, exploite. Ce n’est pas tout: il a plus d’un mort sur la con­science. Le lende­main, le client se présente à mon bureau, me remer­cie pour mes derniers travaux, m’in­vite à venir pass­er le week-end chez lui et m’an­nonce que nous en prof­iterons pour sign­er de nou­veaux con­trats. Avant d’avoir pu répon­dre à l’in­vi­ta­tion, je croise mon ami. Il me reproche: “mal­gré ce que je t’ai appris, tu traites tou­jours avec ton client?”  Et moi: “tu te trompes, ce n’est que mon client. Sa vie privée, ne me regarde pas!” “Mais enfin, dit mon ami, hier encore, dans le quarti­er…” Je ne laisse pas finir mon ami, je l’in­ter­romps:
- Je ne suis pas au courant.
Et main­tenant, de la même façon, je dirige le monde, car, c’est bien con­nu, qui peut diriger une entre­prise peut diriger le monde.