Concours de coiffeurs

Atten­tif depuis des années au marché de la coif­fure. Peut-être parce que la pro­fes­sion est liée à l’héritage arti­sanal de l’oc­ci­dent. Ou alors, parce que pour réus­sir dans ce méti­er compte autant la dex­térité dans la manip­u­la­tion des ciseaux que le don de parole. Au vil­lage, les salons de coif­fure sont nom­breux et ils se mul­ti­plient. Je fréquente l’un des plus anciens. Le local des années 1950 est vétuste. Manolo Ramos est chauve, motard, andalou et spé­cial­iste en ragots poli­tiques. Il est débor­dé. Pour ce qui est de pren­dre ren­dez-vous une semaine nor­male, c’est à peu près impos­si­ble. Il éteint son télé­phone. Il faut se ren­dre sur place. Et que voit-on? Les chais­es pli­ables sont occupées, trois autres clients atten­dent sur le trot­toir. La coupe est à 8 Euros. Or, depuis févri­er, une nou­veau salon s’est ouvert. “Low-cost”, annonce l’en­seigne. L’une des jeunes femmes — elles sont sept — con­firme: il s’ag­it d’une chaîne. Prix de la coupe, 5 Euros. Un dis­trib­u­teur de tick­et organ­ise les tours de pas­sage. Ce matin, un des salons instal­lé de l’autre côté de la rue a relève le défi: sur la vit­rine s’é­tale en grand “Corte, 4 euros”. Nul doute que tous ces gens ne par­lent. Reste à savoir s’ils ont en ce domaine autant d’ex­péri­ence que Manolo.