Encore quatre chaises de jardin à construire. Je n’ose pas raisonner en vis, boulons et joints. Combien cela fait-il? De penser que cette camelote vous arrive de l’autre face de la terre et qu’en la bâtissant à coups de tournevis et de jurons, je participe activement à la consolidation des rapports de puissance me désole. Sans compter qu’à peine achevée, et avant même que j’y pose mes fesses, je vois son destin : il est bref et se nomme poubelle. Entre temps, j’aurai transformé une partie de mon temps de travail en une chaise du Gujarat qu’incinéreront des ouvriers andalous. Transformation qui, multipliée par quelques millions d’actes d’achats sur internet, fait advenir des fortunes locales.