Place du Panthéon, sur la terrasse couverte de cette brasserie où nous avons mangé avec les écrivains lausannois, genevois, valaisans, neuchâtelois et Daniel Popescu il y a quelques années (ironie de ce moment de rencontre entre Parisiens et Suisses, les premiers ayant lu à la Sorbonne dînèrent ensemble préoccupés d’assurer leur position dans la petite hiérarchie du quartier latin plutôt que de nous adresser la parole, nous qui lisions le lendemain, aux antipodes, c’est à dire au Musée de l’immigration — anciennement Musée des colonies, si j’ai bonne mémoire, autre ironie — sans qu’aucun des locaux entendus la veille ne daignât se déplacer), la plus belle des femmes. Tel est le choc que l’ayant entrevue, j’ai de la peine à marcher droit. Je ralentis. Comment faire? Revenir sur mes pas? Elle regardait devant elle, jouant la femme qui ne voit pas. Je marche en direction du Panthéon. Quelque chose me manque. Que puis-je faire? Que peut-on? Une heure passe, je ne suis pas remis. Que la vie d’une telle femme doit être dure!