Plus je réfléchis, plus il m’apparaît que l’ennui vient du fait que nous sommes empêchés de construire. Que la plupart des gens trouvent confortable de se glisser dans un moule, je l’admets — ce n’est pas mon cas. Baudelaire a raison quand il évoque la ronde finie des thèmes qui l’empêche d’entrer généreusement en poésie. Né trop tard — en 1821. Ou pour nous, dans ce monde charpenté avec minutie, nés face à des architectures qui traduisent nos comportements possibles en actes sériés marqués au sceau de l’industriel. Quel figure épouser sinon celle qui épousées le furent déjà et sont donc mortifères? Je ne crois pas à la révolution et ne souhaite pas la guerre, mais nous avons besoin de pouvoir construire car tel est le manque qui nous taraude que s’il ne peut s’exprimer il se tourne en une frustration qui accumulée condamne la vie.