Rêvé cette nuit d’Elya. Je ne couchais pas avec elle, parce que je craignais qu’elle ne soit sale. Si elle ne se lavait pas, c’était par défi. Elle défendait un statut, entretenait une révolte. Et vivait dans des conditions qui, surtout en hiver, faisaient de la douche une affaire compliquée. Cette nuit, je glissais vers son lit, elle m’arrêtait: “tes pieds sentent”. Je m’étonnais. “Si tu veux entrer dans mon lit, disait-elle, il faut les savonner”. Ce matin, au réveil, j’ai pensé: j’ai son numéro de téléphone, je vais l’appeler. Cela fait vingt ans. Et j’ai continué ma journée.