Yoghourts

Mer­cre­di, je mange un yoghourt. A qua­tre heures, j’ai un doute. Ai-je vrai­ment mangé un yoghourt? J’es­saie de me sou­venir de mes gestes. De l’ou­ver­ture du pot, de la cuil­lère piochée dans le tiroir, du goût, de ce qui con­firmerait que j’ai mangé le yoghourt. A tel point qu’il me faut ouvrir le frig­ori­fique pour con­stater qu’en effet il manque un port de yoghourt. Puis à midi. Je dis­cu­tais avec Gala. Nous étions encore à table. Tout en don­nant la réplique, je vais à la cui­sine, j’ou­vre le frig­ori­fique, je reviens avec le matériel, petite assi­ette et cuil­lère, et je mange un yoghourt. Puis, voy­ant le pot vide que j’ai devant moi, je songe: je n’ai rien vu de ce yoghourt, cela vient d’avoir lieu et je serais inca­pable de dire ce qu’il s’est passé.