En Suisse. Dans le train, au départ de Genève, cette fille que je connais. Aimable, gentille, j’aime le timbre de sa voix. J’ignore si elle m’a vu. Au bout du couloir, elle s’assied, se relève, engage la conversation avec le voisin. J’entends. Je fais en sorte de ne plus entendre. Demeure le plaisir de la conversation improvisée: réparties marquées par la surprise, relances, étonnement, tout cela en partie feint, mais enjoué. J’ai de l’admiration pour cette spontanéité. S’il m’impressionne, ce n’est pas qu’il est difficile, mais qu’il est, pratiqué aussi spontanément et peut-être chaque jour, la preuve d’une relation généreuse au monde. De mon point de vue qui est maigre, je me réjouissais pour cette fille et, par delà, pour tous ceux qui qui pourraient se sentir exhaussés par son aimable talent.