Journée radieuse. La nature s’épanche, un régal. Les passereaux pépient sur les toits, les perroquets tiennent conférence au coeur des palmiers. Sur la plage, le sable à une légèreté de cendre. Il est pailleté de noir. Il brille. Le soleil inonde de lumière les vaguelettes qui mouillent la grève. Le sentiment de bonheur est général. Les gens saluent, les enfants rient. Mêmes les pêcheurs à la ligne, souvent acariâtres, retirent leurs chapeaux et travaillent torse nu. Au supermarché, les dames déchargent des couronnes des rois par centaines, le “Roscon de los reyes magos”. Elles les mettent en piles devant la boulangerie. Les Chinois quittent leurs antres pour venir fumer sur le trottoir. En chemin pour l’appartement, je m’arrête trois fois sur des bancs. Chaque fois, j’ajoute un chapitre au livre en cours d’écriture, Noria. Puis j’achète du steak et des patates dites “de Monsieur le curé”: elles sont rouges. Pour célébrer cette belle journée, nous mangeons une reine blanche au chocolat chaud. Ce soir, il y a défilé.