Au sommet de la Sierra de Filabre, la mine de fer de Las Menas. Après-guerre, deux mille personnes vivaient entre ces montagnes. Les propriétaires avaient construit des écoles, un cinéma et une place de taureaux. Tiré d’un système de galeries long de vingt-cinq kilomètres le fer était exploité par une compagnie à capitaux belges et hollandais. Il était acheminé par câbles et par wagonnets jusqu’à la plaine où un train le livrait aux bateaux sur le port d’Almería. Ce matin, il ne reste que des pans de murs, des puits écroulés, de la machinerie rouillée. Au loin, une ou deux maisons retapées. Peut-être d’ancien mineurs qui ont décidé de rester après la fermeture en 1968. J’aurai aimé voir la place de taureaux, mais la municipalité l’a démolie pour faire passer la nouvelle route qui doit amener des touristes sur le site. Pour l’instant, il n’y a qu’un couple arrivé en jeep et nous. Aplo s’avance dans les galeries, Gala glisse sur les plaques de neige. Plus bas, à l’auberge, le patron, un ingénieur qui a construit seul son hôtel, cuit de l’agneau à la braise.