Economie et rêve

Voyez-vous, expli­quai-je à cet appren­ti écon­o­miste, tout le pro­grès tient à la valeur ajoutée. Prenez une voiture de luxe. Une par­tie de ce qu’elle con­tient est inutile. C’est ce qui fait sa valeur. C’est aus­si la rai­son pour laque­lle partout dans le monde des pirates indus­triels cherchent à pro­duire des con­tre­façons de cette voiture. Ils imi­tent ce qui a de la valeur. Et ain­si, il y a pro­grès. Main­tenant prenez une voiture qui n’est que ce qu’elle est. Une Dacia ou, encore mieux, une Tra­bandt. Tout ce qu’elle con­tient cor­re­spond à une fonc­tion. Il n’y a rien d’autre. Inutile de l’imiter.
Jusque là, le raison­nement est abra­cadabrant, mais il s’ag­it d’un rêve, je dis­coure en rêve. Pour quelle con­clu­sion? Celle-ci:
Il est facile de dis­tinguer entre une société libre et une société total­i­taire. Toutes les sociétés qui ont des voitures du type de la Tra­bandt ou de la Dacia, sont des sociétés total­i­taires. Comme ces voitures ne con­ti­en­nent aucune plus-val­ue et ne sont que ce qu’elles sont, le présent est éter­nel, rien ne change, il n’y a pas de progrès.