Du mou

Faute de se pro­cur­er un film à bon compte sur inter­net, je me rabats hier sur une comédie poli­cière tournée en 1967 qui met en scène Bernard Bli­er et Jean Lefeb­vre, Du mou dans la gâchette. Les com­pères assas­sins se baladent dans une cité nou­velle à bord d’une lim­ou­sine améri­caine ailée, peut-être une Oldsmo­bile. Daté, le film sur­prend par trois car­ac­tères au moins que les réquisits hol­ly­woo­d­i­ens ont depuis neu­tral­isés. Le rythme d’abord. Il est humain. Il rend à la parole la place qui devrait être la sienne en société. L’en­vi­ron­nement ensuite. Mod­erne, exhibé comme tel, il est encore peu machinique: les hommes côtoient des femmes qui côtoient des hommes. Enfin, la psy­cholo­gie des per­son­nages. Elle est erra­tique plutôt qu’in­scrite de force dans la trame du scé­nario. Par ailleurs, on s’a­muse rétro­spec­tive­ment de l’ad­mi­ra­tion naïve que le France de ces années pré-révo­lu­tion­naires porte aux Améri­cains et de la vision plus naïve encore d’une moder­nité enchantée.