Pléiades

Au couch­er du soleil, le train nous dépose aux Pléi­ades. Nous mar­chons les derniers mètres dans une neige sèche. Des Tamouls pho­togra­phient une bon­homme édi­fié par des enfants. Un cou­ple de ran­don­neur, aphones comme sont désor­mais les Suiss­es, pro­gressent sur la pente. La femme répond à mon salut, puis pénètre dans le brouil­lard. Quand il s’ef­filoche, le lac appa­raît. L’eau est gris plomb. Les traces des bateaux évo­quent une gravure. Aplo et Luc chaussent des snow­boards et s’élance. Mon­frère est à l’orée du bois. Je le rejoins accom­pa­g­né de Luv. Elle s’agite sur une bosse, près d’un lapin de neige. Elle a froid. Ses bottes de caoutchouc sont pleines de poudreuse. Elle ne veut pas les retir­er: les pieds glacés sont sans réac­tion. Nous chemi­nons sous les arbres. Main­tenant, il fait nuit. Nous emprun­tons la voie fer­rée. De temps à autre, il faut se retourn­er pour s’as­sur­er qu’au­cun train ne vient. Aplo zigzague en évi­tant la cré­mail­lère. Puis nous déval­ons à tra­vers champ où nous atten­dent les poules et les souris cap­turées dans le lisi­er des poules.