Librairie d’ancien

Un à un, je par­cours les livres du ray­on philoso­phie.
- Y a‑t-il un ordre?
- Que voulez-vous dire?
L’échange a lieu en espag­nol. Peut-être me suis-je mal fait com­pren­dre. Je pré­cise:
- Com­ment les vol­umes sont-ils classés? Par ordre alphabé­tique? Par thèmes?
- Pas du tout, ils ne sont pas classés.
Le libraire est à son bureau, désœu­vré. Aucun autre client. Je con­tin­ue ma recherche.
- Nous fer­mons dans deux min­utes.
A en juger par le pro­fil du Mon­sieur, cela sig­ni­fie réelle­ment “deux min­utes”. Je fais le tour de la bou­tique. Au fond, les bande-dess­inées. Non que cela m’in­téresse, mais j’en rap­porte à l’oc­ca­sion pour un ami qui fait col­lec­tion.
- Ce sont des bande-dess­inées (j’u­tilise le mot espag­nol “tebeos”)?
- Oui, en anglais on dit “comics”.
Puis je m’a­vance vers la caisse et tend au libraire Le cap­i­tal­isme funéraire de Vicente Ver­du.
- Vous pren­drez un sachet?
Il glisse le vol­ume dans le sachet. A peine arrivé sur le seuil de la librairie, le vol­ume passe à tra­vers le sachet et tombe sur le trottoir.