Pop-corn time

A l’in­stant, j’é­coutais une con­férence sur inter­net. En même temps, je mangeais des chips. Du moins j’es­sayais, car j’ai bien­tôt aban­don­né. Qu’on m’ex­plique com­ment on peut manger des chips et suiv­re en même temps le raison­nement d’un pro­fesseur qui par­le en chaire. Jusqu’i­ci, je n’ai jamais acheté de ton­neau de pop-corn dans une salle de ciné­ma publique. Il faut que j’es­saie. Si je peux com­bin­er pop-corn et film, cela sig­ni­fiera-t-il que la pos­si­bil­ité de manger en inter­prè­tant des images dépend de la com­plex­ité de ces dernières, ou du dis­cours qui l’ac­com­pa­gne? A Mex­i­co, en 1985, j’ai assisté à la pre­mière du film de John Hus­ton Sous le vol­can. Le pub­lic était venu avec des glaces, des bon­bons, des pop-corn et des bois­sons. Un caphar­naüm. Mais quand le film a démar­ré, ce fut pire. Les gens par­laient. Celui qui com­pre­nait expli­quait au reste de la famille le déroulé des événe­ments. Par­fois la bouche pleine. Ce soir-là, je me sou­viens de m’être dit: il y a des ciné­mas au Mex­ique, mais on ne peut aller au cinéma.