NBIC

Dans La révo­lu­tion tran­shu­man­iste, Luc Fer­ry plaide pour une solu­tion trag­ique au débat qui opposent les sci­en­tistes, par­ti­sans de la con­ver­gence, et les réac­tion­naires sur la ques­tion de l’aug­men­ta­tion de l’homme. S’in­spi­rant de l’Antigone de Sopho­cle dont les per­son­nages en con­flit, nous dit-il, revendiquent cha­cun a bon escient la légitim­ité de leur action, il con­viendrait de dépass­er l’orches­tra­tion des débats de société en ter­mes de vérité et de faus­seté pour pondéré toutes les reven­di­ca­tions et amen­er l’ensem­ble des par­ties à un accord extramoral. Idée généreuse que jus­ti­fie la com­plex­ité des ques­tions que posent les tech­nolo­gies NBIC, idée absurde d’un point de vue logique. Car enfin, qu’est-ce que la vérité lorsqu’il y a va d’un choix de société sinon la représen­ta­tion à l’ensem­ble des per­son­nes con­cernées d’une solu­tion légitime? Laque­lle répute pour illégitimes, c’est-à-dire fauss­es, toutes les autres solu­tions? Au fond, le seul moyen de tranch­er des débats par le trag­ique, serait d’a­ban­don­ner la dialec­tique du vrai et du faux — en quelque sorte, de faire con­verg­er le vivant avec la machine, laque­lle ne pos­sède pas de juge­ment moral, bref d’aug­menter l’homme…