Landsberg Am Lech

Lands­berg Am Lech est une petite ville spé­cial­isée dans les prom­e­nades domini­cales.
- Qu’êtes-vous allés faire à Lands­berg? Demande notre pro­prié­taire de Munich. Ah, je vois!
Ce qu’elle voit j’imag­ine, ce sont les eaux liss­es du fleuve qui inon­dent un vaste bassin puis se déversent par une courte chute avant de pour­suiv­re leur cours en crépi­tant sur un lit de cail­loux. Penchés sur le muret qui ferme le quai, les vis­i­teurs jouis­sent de ce spec­ta­cle. En amont, les soles immo­bile sem­blent peints, en aval ils dansent. Nous habitons l’hô­tel Gog­gl. La porte de bois ogi­vale est sur­mon­tée d’un coq. Le récep­tion­niste a le même âge que l’étab­lisse­ment. Il est affa­ble et nous ren­seigne dans un alle­mand incom­préhen­si­ble. Gala est à la manœu­vre. Elle fait répéter.
- A gauche, et encore à gauche.
C’est que nous avons notre grande voiture à gar­er et que la ville est petite. Je démarre et je con­state qu’il n’y a rien à gauche. Si pour­tant, une fontaine. Nous pas­sons sous la porte Nord de la cité. Le park­ing munic­i­pal s’en­fonce dans la colline. Trois niveaux souter­rains. Cela me rap­pelle Gua­na­ju­a­to: cette mer­veille de l’ar­chi­tec­ture mex­i­caine. Une ville des hauts plateaux, dans la région de Silao: les routes d’ac­cès sont en tun­nel, le vis­i­teur n’en­tre pas dans la ville, il émerge sur la place majeur par des escaliers de métal vis­sés en terre. D’ailleurs, le récep­tion­niste bavarois a men­tion­né un tun­nel. J’en fais la remar­que à Gala. Elle a enten­du (depuis que je m’oc­cupe pour l’es­sai de met­tre de l’or­dre dans une four­mil­ière de con­cepts, j’ai per­du l’en­vie de tra­vailler la langue alle­mande comme je le fai­sais au cours des voy­ages précé­dents). Mai au lieu de descen­dre (le niveau inférieur du park­ing est plus haut que la ville qui elle même sur­plombe le fleuve), nous mon­tons. Et nous voici au som­met d’une ruelle déserte, nos valis­es à la main. Le soir, dans une auberge adossée à une noria, nous man­geons des chanterelles. Le lende­main, le récep­tion­niste donne de nou­velles indi­ca­tions: “à droite, et encore à droite”. Nous prenons à gauche. Le tun­nel est là qui con­duit directe­ment de l’hô­tel dans les entrailles de la colline.