Vent

Grand vent sur la plage. Le sable vole. Je mange une pael­la sou une para­sol rouge. Un cou­ple de Français demande de la san­gria. Il n’y en a pas. J’ex­plique ce qu’est le “tin­to de ver­a­no”. Des Charentais. Mil qua­tre cent kilo­mètres d’une traite. Sujet de con­ver­sa­tion favori des retraités épris de tran­shu­mance, la route: le nom­bre de pistes, les aires de dégage­ment, les péages. Une sci­ence com­parée des réseaux autoroutiers. A Madrid, un périphérique sat­uré. Trois heures de per­dues.
- Mais enfin, nous sommes à la retraite, me dit le mon­sieur avec cette jubi­la­tion de celui qui a réus­si son coup.
- Moi aus­si, ais-je envie de lui dire.
Au lieu de quoi, je passe les lunettes pour me pro­téger d’une nou­velle rafale de vent.
- C’est sou­vent comme ça? Demande la dame.
- Jamais.
Peu après, des flammes échap­pées du bar­be­cue du restau­rant met­tent le feu à la tente.