En Espagne (mais j’ai débuté cette pratique l’an dernier à Fribourg), j’ai découvert que l’on pouvait à tout moment de la journée se retrancher du monde. Je déroule la persienne pour plonger la pièce dans le noir, j’enfonce des tampons dans mes oreilles, je me couche. Ne pas entendre sonner les téléphones ne suffit pas: il faut savoir qu’ils ne sonneront pas. Tel est le cas. Depuis quelques mois, ils sont aphones. Pour quelqu’un qui est sans cesse occupé à deviser avec soi-même, cette coupure du réel est une aubaine. Le rythme de la vie ralentit, la qualité augmente.