Qu’Henry Kravis, co-sociétaire du groupe d’investissement KKR, gagne en une heure plus que ne gagne en un an l’ouvrier moyen employé par l’une des ses sociétés, ne me semble pas scandaleux. Ce n’est pas la force d’action qui m’inquiète: des personnes capables telles de Kravis de créer pareilles fortunes sont rares. Ce qui inquiète, c’est la faiblesse d’action, c’est à dire l’érection de ce pillage de la force de travail par le détournement de la plus value en modèle du nouveau capitalisme par des individus de tous bords au rang desquels on compte des fonctionnaires censés représenter le peuple. Ainsi découvre-t-on, pendant l’une des conférences données par Kravis dans le cadre du Forum de Davos, des rangées de personnalités écouter béatement cet investisseur expliquer comment l’on parvient à de tels résultats en détruisant la qualité de vie des citoyens.