Ce gitan qui chante aux terrasses des bistrots. Recuit de soleil, jeune, mal en point. Il s’avance, se devant une table de buveurs et entonne un flamenco inspiré. Le public le prend pour une ivrogne et se détourne. Le verre qu’il tient à la main contient quelques sous. Je donne une grosse pièce. Il réfléchit et se met à chanter. A la fin du premier couplet, il hésite, cherche ses mots.
- Tu vois, me dit-il, j’improvise et quelque fois, ça ne marche pas. Je m’entraîne dans les bus.
Il sourit l’air navré. Il lui manque deux dents. Comme il ne trouve pas la suite, il propose:
- Je vais te faire un petit Camaron de la Isla.