Régions celtes de la Sierra de Guadarrama avec ses troupeaux qui broutent les cataclysmes. De mon wagon de train, je reconnais les chemins de terre que j’ai emprunté à vélo. Il s’enfoncent dans les défilés, ressurgissent à hauteur d’horizon, s’enfoncent encore. Il pleut, le ciel est de plomb. Les maisons de pierre sont trapues, les ruisseaux serpentent entre la roche. Au cours des vingt dernières années, je suis souvent passé à travers ces montagnes de Castille, mais si je les reconnais, je ne sais ni leur nom, ni le parage des chemins, ni ce que j’y faisais. Et pourtant, ces paysages se mesurent à la mémoire.