Dans un café de Fribourg, prenant des nouvelles auprès de C. je maudis la police dans une affaire où elle agit contre la loi et le bon sens, se préoccupant de ce que ma voiture, immobilisée devant un portail de grange sur un terrain privé depuis le début de l’hiver comporte de fausses plaques de carton. A la table voisine, un homme écoute. Soudain, entre une policière. Je m’arrête de parler. Elle vient à moi, me salue, demande si je la reconnais. C’est une belle femme aux yeux ronds. J’évoque un entraînement à Berne. « Pas du tout, me dit-elle, nous avons fait le tour de la ville en novembre, vous vous souvenez ? » Je m’excuse. Nous échangeons deux mots. Elle me quitte et s’assoit à la table voisine. Visiblement, l’homme qui écoutait est un collègue. Plus tard, je bois au Corsaire, rue de Lausanne. Entre la primesautière. Je la reconnais de dos, l’appelle par son nom, elle m’embrasse. Et quand je sors du bar pour me diriger vers la vieille Ville, un garçon et une fille me rattrapent, des amis. Tout le monde est là : sentiment merveilleux de permanence, de vie, de sécurité.