Reconquête 2


Nuit de cauchemar. Je dors et en dors pas. Peut-être que je dors, mais répé­tant : « ça ne va pas, il faut que je dorme ». La tête à la poids d’une enclume. J’écris trois let­tres à trois femmes, J’écris men­tale­ment, avec soin, avec le pro­jet de retran­scrire le lende­main dès le réveil. Et je songe : il faut la journée s’en tenir aux réso­lu­tions de la nuit. Le matin, je descends acheter une voiture à Oron puis retourne dans l’arrière-boutique. Je con­necte alors mon ordi­na­teur, appelle Gala et lui dis que j’arriverais en gare de Toulon le lende­main à 17heures. Elle se récrie, dit non, dit « je ne peux pas », puis « je n’y suis pas » et « de toute manière, tu ne peux pas dormir chez moi », ajoute « ce n’est pas un homme ». Au bout de deux heures, elle dit : « je déteste Toulon » et viens ! »