Chalet


Les enfants sont réap­parus ven­dre­di. J’ai quit­té l’arrière-boutique. H. me fait remar­quer que je ne peux pas couch­er Luv dans le cof­fre de l’utilitaire, que c’est inter­dit, que la police veille, que c’est à mon risque. « Vas‑y ! » Luv se glisse entre les valis­es et les sacs de com­mis­sion. Avant de pren­dre l’avion pour Madrid où il court le marathon, Mon­frère m’explique com­ment nour­rir les lap­ins, enfer­mer les poules, ali­menter le poêle. Nous grim­pons en direc­tion du chalet lorsque la pluie com­mence de tomber. Pen­dant deux jours, elle tombe. Dimanche, lorsqu’elle s’arrête, un ray­on de soleil illu­mine le champ puis il se met à neiger. Les flo­cons volent, mon­tent et descen­dent. Les poules picorent du risot­to et des tartines, rejet­tent les feuilles de poireau. Aplo tire au fusil, Luv lit la poésie de Rim­baud, je lis la poésie de Bukows­ki et me demande ce que c’est, je boxe dedans, puis sur la ter­rasse, par zéro degré et tombe malade. La nuit, une fouine attaque. Je la chas­se, elle revient, court sur le toit, cogne aux vit­res. Lun­di, nous apprenons qu’après notre départ, le voisin a oublié d’enfermer le cou­ple de lap­ins : Madame a disparue.