Retour de l’agence, je me tais. Gala ne demande rien. Nous sortons manger. Avant de se mettre au lit, j’annonce que j’ai loué l’appartement. Que le bail débute le premier mars. Le soir, nous sommes en Suisse. Le lendemain, c’est dimanche. Journée splendide passée dans l’arrière-boutique du magasin de Lausanne, sauf ce pique-nique que nous prenons au jardin sous l’oeil attentif des locataires qui, n’utilisant jamais ledit jardin (il est commun), s’offusquent de notre audace. Au crépuscule, je m’équipe pour aller courir.
- Tu ne vas pas aller courir maintenant? Fait Gala.
- Si, pourquoi?
- Et tu vas où?
- A Saint- Sulpice.
- Mais ça va être long!
- Oui. Enfin, comme d’habitude.
- Parce qu’il faut m’amener à la gare.
- Tu pars? Où ça? Tu ne pouvais pas dire?
- Je te l’ai dit.
- Non.
Je cours. Grancy-Ouchy-Saint-Sulpice. Coucher de soleil maginfique sur les pyramides de Vidy, promeneurs issu des 190 pays répertoriés par l’O.N.U. Au retour, pleine lune. Les eaux du lac sont d’argent.
Gala m’attend au milieu de la rue. Elle me tend les clefs du magasin. Elle a réussi à transporter ses bagages à la gare; certainement ce sera-t-elle fait aider.
- Elle me glisse quelque chose comme “jamais je n’irai à Malaga”, elle tourne les talons.