Vélo 5

Retour de l’a­gence, je me tais. Gala ne demande rien. Nous sor­tons manger. Avant de se met­tre au lit, j’an­nonce que j’ai loué l’ap­parte­ment. Que le bail débute le pre­mier mars. Le soir, nous sommes en Suisse. Le lende­main, c’est dimanche. Journée splen­dide passée dans l’ar­rière-bou­tique du mag­a­sin de Lau­sanne, sauf ce pique-nique que nous prenons au jardin sous l’oeil atten­tif des locataires qui, n’u­til­isant jamais led­it jardin (il est com­mun), s’of­fusquent de notre audace. Au cré­pus­cule, je m’équipe pour aller courir.
- Tu ne vas pas aller courir main­tenant? Fait Gala.
- Si, pourquoi?
- Et tu vas où?
- A Saint- Sulpice.
- Mais ça va être long!
- Oui. Enfin, comme d’habi­tude.
- Parce qu’il faut m’amen­er à la gare.
- Tu pars? Où ça? Tu ne pou­vais pas dire?
- Je te l’ai dit.
- Non.
Je cours. Grancy-Ouchy-Saint-Sulpice. Couch­er de soleil mag­in­fique sur les pyra­mides de Vidy, promeneurs issu des 190 pays réper­toriés par l’O.N.U. Au retour, pleine lune. Les eaux du lac sont d’ar­gent.
Gala m’at­tend au milieu de la rue. Elle me tend les clefs du mag­a­sin. Elle a réus­si à trans­porter ses bagages à la gare; cer­taine­ment ce sera-t-elle fait aider.
- Elle me glisse quelque chose comme “jamais je n’i­rai à Mala­ga”, elle tourne les talons.