A Sion pour distribuer des flyers. Arrivé par le train, je gagne le vieux quartier et la rue du Grand-Pont. L’ambiance est étrange, trop calme. Est-ce que je me trompe? Serait-ce un jour férié? Non pourtant, nous sommes lundi. J’appuie ma tête contre la vitre d’une boutique de mode. La vendeuse est là, en attente. Plus loin, un marchand de salles de bains: il est assis à son bureau, il consulte son téléphone. Je jette un œil à la rue. Une dame s’y promène. Nous sommes donc deux. Il y a vingt ans, lorsque j’allais travailler un mois à Verbanne, dans le magasin de luxe de Monami, je me souviens avoir ressenti la même chose: quelqu’un va–il venir? Mes flyers à la main, je cherche les adresses dont le client a demandé le service, des galeries d’art. Les trois premières sont fermées. Dans la vitrine de la quatrième, on lit au-dessus d’un numéro de téléphone: “appelez-moi, j’arrive en 5 minutes”.