Monpère devant le supermarché Foodland de Pattaya. Il porte aux pieds les baskets que je lui ai remis en novembre, lors de mon déménagement, pour en faire don aux Hongrois. Amusé, je lui fais la remarque.
- Figure-toi que je n’avais jamais portée des baskets, c’est très confortable!
Sa femme demande une minute. Elle doit acheter du pain.
“Allemand!”, lui dit-il, puis, se tournant vers moi :
- Nous habitons dans une villa, juste là. J’ai la moto. Si tu veux, on pourrait prendre l’apéritif au bord de la piscine.
- Je suis à pied.
- Trois sur la moto, ça va très bien.
Voyant que j’hésite, il hèle le taxi collectif qui fait la navette entre le centre et la mer. Nous dînons dans un des cinq cent restaurants ouverts sur les quais, parlons de l’Europe, de son effondrement.
- Oui, me dit-il, mais tout de même, les Anglais portent une lourde responsabilité. A la fin de la période coloniale, ils se sont arrangés pour diviser les territoires d’Afrique du Nord de manière à rendre impossible tout gouvernement pacifique des peuples. Ils ont dressé les chiites contre les sunnites et installé les Juifs.