Ambulance

Une poutre de béton décroche. Mon­frère la reçoit sur la tête. Il s’ef­fon­dre. Affolé, je pénètre dans la pre­mière mai­son. Un cou­ple se tient dans le salon. Benoît, il digère.
- Un télé­phone, vite!
Le mon­sieur se lève, me ras­sure. Je hurle:
- Le 117, appelez le 117!
Je com­pose le numéro. C’est un de mes clients qui répond:
- Mon­sieur Friederich, vous êtes bien aimable de pren­dre con­tact le jour de Noël. Donc, pour la com­mande…
Par la fenêtre, je vois Mon­fère. Il est au sol, ne bouge plus.
Je rap­pelle le 117. Dans l’é­cou­teur de la musique. Je bous­cule le mon­sieur, me jette sur une petite armoire, l’ou­vre, me saisit de l’an­nu­aire, cherche Ambu­lance. Mon doigt remonte une liste de noms:
“Ambu­lance Gon­za­lez, maçon…”
“Ambu­lance Josiane, coif­fure…“
Alors je m’aperçois que les numéros com­men­cent par “00 33”.
- La France, c’est la France! Où est l’an­nu­aire de Genève?
Le mon­sieur me tend une liasse de feuilles:
- Voilà, la suite du bot­tin…
Soudain, appa­raît dans l’en­cadrement de la porte mon grand-père. Jeune, coif­fé, accom­pa­g­né d’un femme. De stu­peur, je recule et m’assomme.