Grottes

Dans les sous-sol du Sen­a­tor, hôtel pres­tigieux des années 1950 aujour­d’hui à la peine, un cen­tre ther­mal de plusieurs bassins. Le client y accède par un escalier de fer qui utilise une cage déportée. A la pre­mière ten­ta­tive, il est habituel de s’é­gar­er: des clients au corps ruis­se­lant tra­versent gênés le niveau de la récep­tion. Une fois atteint le sec­ond sous-sol, il faut longer un couloir à angle droit qui amène devant la gar­di­enne du lieu. Celle-ci inscrit votre nom sur un reg­istre de quelque mille pages puis pro­pose la loca­tion d’une servi­ette de bain (2 euros). Le ves­ti­aire est décent, jalon­né d’ar­moires à cade­nas. Un per­ron de trois march­es amène sur l’e­s­planade des bassins. Le pla­fond est bas, con­cave, con­vexe, mar­qué de cratères et de sta­lag­mites. Si l’on attra­pait un pan de lune et qu’on vous en coiffe vous n’au­riez pas de plus grande sen­sa­tion. Dans une piscine ronde aux eaux bouil­lon­nantes, des Sud-améri­cains se tirent le por­trait; plus avant, dans un couloir pour spéléo­logues aux murs de lave un  vieil­lard rob­o­ratif fait ses dis­tances. Il y a surtout cette attrac­tion: le bassin des oranges. Je m’ap­proche: de vraies oranges flot­tent sur l’eau. Un pan­neau recom­mande: ne jouez pas avec les oranges.