Sarah, l’épicière, a obtenu des pêcheurs trois palettes qu’elle a disposé sur la corniche pour en faire une table. Avec deux autres palettes, elle a fabriqué des bancs. Assis dans le soleil finissant, nous dominons la anse où sont rangées les barques. A l’horizon se détachent les deux îlots qui ferment l’isthme. Ils portent le nom de Las Ballenas car ils évoquent des queues de cétacés plongeant pour regagner les profondeurs. Ainsi, nous occupons le meilleur endroit du monde. L’armoire frigorifique est à l’entrée de la boutique, derrière le rideau de perles, rempli de blanc, de rouge et de bière. Sur les présentoirs, des olives, des cacahouètes, du maïs soufflé. A la caisse, Sarah. Elle vient sur le seuil:
- Ça va, vous êtes bien?
Voilà ce qui s’appelle un mode de vie.