C’est le soir, il fait trente-six degrés. “Allons marcher!” Les enfants traînent les pieds. J’insiste. Il faut pousser les enfants. Ils continueraient de tout ignorer de certaines directions si on ne les y poussait pas. Même s’il fait chaud. Nous grimpons sur la colline à l’est de La Isleta. Sable scintillant, arbustes volatiles et des cactus, des bandits-manchots. Des sentiers minuscules permettent d’arpenter la terre jusqu’au ciel. Nous avançons dans le soleil, la mer grandit à l’horizon. Luv s’inquiète: “et les serpents?” Arrivé au sommet de la colline, nous apercevons une crique et une plage. Des crêtes d’écume éclatent à la pointe des rochers. Les grillons chantent. Nous dévalons avec prudence — es cailloux roulent sous nos pieds — pour aboutir sur une plage de nudistes: deux femmes embrassées et un homme de quarante ans qui, à notre vue, se lève et exhibe fièrement son appareil.