En juin, l’année scolaire finie, des enfants petits et suisse-allemands jouaient toute la matinée dans le préau qui donne au niveau de ma salle de bains. Ils étaient trente, quarante. Des monitrices les gardaient. Trois monitrices. Ce matin, je me brosse les dents. J’ai mal dormi, je n’ai pas dormi. Piqué par les moustiques. Fâché de l’affaire avec Gala. Emmerdé. Je n’entends pas les petits. J’ouvre grand ma fenêtre. Ils sont là. Il n’y en a plus que cinq. Tous les parents sont en vacances sauf les parents de ces cinq enfants. Je vois leur bonheur. Le souvenir qu’ils garderont de ce préau chaud, vide, tout entier pour eux. Ce que ne sauront jamais les autres.